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Crues, sécheresse, érosion  :
mêmes solutions !

Les conditions ont changé, depuis 2003... et d'autres solutions existent

Aujourd’hui, qui peut prévoir le lieu où se déversera la prochaine cellule orageuse et son intensité ? Qui peut nier que la sécheresse et les réserves d'eau douce sont devenues des enjeux locaux et nationaux incontournables ? Qui peut encore ignorer que l'érosion, qui emporte la terre sur les pentes, déracine les arbres et provoque des éboulements, est également une priorité ? Soyons créatifs car les solutions CONTRE la nature ne suffisent plus : il faut inventer AVEC.

En Slovaquie, en Norvège, en Angleterre, aux USA, en Inde, en Afrique et ailleurs, des expériences réussies s’inspirent du fonctionnement de la nature pour répondre à tous ces défis. Les projets, spontanés ou institutionnels, sont réalisés avec l’accord enthousiaste de la population, des propriétaires terriens et des institutions publiques. 

Pourquoi pas en France ? 

Plusieurs professionnels, associations et organisations ont compris les enjeux et nous soutiennent.  

En se fondant sur l’exemple slovaque présenté dans le documentaire « Dobra Voda » de Valérie Valette (en libre accès sur youtube et projeté régulièrement dans les réseaux associatifs ou institutionnels), les membres de l’association se sont rapprochés de deux hydrogéologues reconnus. Michal Kravcik* (Slovaquie) et Bent Braskerud (Norvège) construisent des centaines de petits barrages filtrants, en bois et en pierres, dans les fossés des bassins versants pour retenir plus longtemps l’eau de pluie. Celle-ci s'infiltre jusqu’à la nappe phréatique et alimente à nouveau les cours d’eau. Ces constructions retiennent aussi les sédiments, la terre, les branches et autres embâcles potentiels. Elles n’entravent pas la continuité biologique des cours d’eau. Près de 500 communes slovaques se félicitent de ce choix, avec un recul de plus de dix ans. Les constats ont été unanimes dès les premières précipitations. Des aménagements complémentaires (haies, fossés, restauration de zones humides sur les plateaux) peuvent être réalisés, en fonction du terrain.

 Ces petits barrages filtrants dans les fossés des bassins versants :

  1.  Contrôlent les Inondations- Au lieu d'un ou deux grands points de retenue, ces barrières répartissent la charge d'eau à travers des centaines de points. Cela minimise les risques associés à la défaillance d'un seul point de contrôle. De plus, il vaut mieux retenir l’eau en amont qu’en aval car, après avoir raviné les sols, charrié des sédiments, l’eau transformée en boue acquiert une force mécanique maximale.

  2. Combattent la Sécheresse - En permettant une meilleure infiltration, elles contribuent à nourrir la nappe phréatique, à alimenter les cours d'eau en été et à prolonger l'humidité dans les sols, rendus de plus en plus capables d'absorber l'eau. Ceci est essentiel pour maintenir la végétation, la faune aquatique et le Vivant en général.

  3. Préviennent l'Érosion - Ces barrières retiennent la terre et les débris en amont, aidant ainsi à reconstituer l'humus et à limiter les éboulements, les glissements de terrain, les embâcles qui pourraient causer d'autres problèmes en aval.

  4. Restaurent un micro-climat local Préservés de la sécheresse et de l'érosion, les arbres et la végétation produisent plus d'évapotranspiration rafraichissante. Cette vapeur d'eau issue des végétaux humidifie l'air plus efficacement que les climatiseurs. Elle peut faire baisser la température de plusieurs degrés localement. Elle relance les « petits cycles de l'eau » qui réhydratent le territoire et sa végétation de manière continue. 

* Michal Kravcik a obtenu le prix Goldman, l’équivalent du prix Nobel d’écologie pour son "New Water Paradigm". Il a par ailleurs inspiré d’autres hydrologues comme Bent Braskerud, en Norvège. Il est prêt à intervenir en France

L’association Sauvegarde de la Vallée Vivante du Garon souhaite que les pouvoirs publics réalisent un projet-pilote de solutions fondées sur la nature, pour résoudre à la fois les problèmes d'inondation, de sécheresse et d’érosion des sols.

Le risque d’inondation est bien réel et il faut répondre à la demande légitime de la population de protéger les personnes et les biens. Mais, à l’heure où le changement climatique s’emballe de manière imprévisible, plusieurs problématiques sont liées et peuvent être résolues simultanément. L'heure est à l'audace et à l'invention !

Observations sur le projet
de barrages écrêteurs du SMAGGA

Photo du chantier de construction d'un ouvragge similaire sur l'Arbresle

Impact environnemental : Les trois ouvrages impacteraient des ENS (Espaces Naturels Sensibles) : zone humide, ripisylve, habitat d'espèces protégées, continuité écologique, biodiversité faune, flore... La LPO (Ligue de protection des oiseaux) et la MRAE (Mission régionale d'Autorité environnementale) ont émis des réserves et un avis très défavorable. 

Considérations économiques : La construction des 3 barrages envisagés coûterait une vingtaine de millions d'euros. Géraud Bournet*, dans sa note de synthèse de septembre 2023, souligne le montant très faible consacré à la formation des élus (4000 € seulement sur 5 ans) et des techniciens (12000€), alors que "l’hydrologie est une discipline connaissant actuellement d’importantes évolutions en termes  de connaissances scientifiques, remettant en question les principes et méthodes utilisés depuis des  décennies. L’émergence du concept de solutions fondées sur la nature et les nouvelles approches de  gestion qui en découlent mériteraient d’être davantage portées à la connaissance des décideurs et des  techniciens."

Solutions alternatives : Lors de la réunion publique, plusieurs citoyens ont exprimé leur souhait d'examiner des solutions alternatives qui seraient moins impactantes pour l'environnement. Ces voix soulignent le déficit d'information et l'absence d'arguments du Smagga pour justifier les investissements prévus : "Plusieurs acteurs ont besoin de savoir à l’appui de quelles études, modélisations ou autres il est  établi que les ouvrages envisagés répondent de façon proportionnée à un risque de crue auquel des  ouvrages moins invasifs seraient inaptes à répondre. Etant donné le coût du foncier sur le territoire, il aurait été intéressant d’étudier des hypothèses mixtes  incluant une part d’acquisition foncière couplée à la réalisation d’ouvrages de plus faible  dimensionnement."

* Géraud Bournet, "Bassin versant du Garon, projet d'ouvrages écrêteurs de crues", septembre 2023.

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